Comprendre l’impact du réchauffement climatique sur les réseaux d’assainissement

Le réchauffement de la planète impacte les cycles de l’eau. C’est le postulat du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les émissions de gaz à effets de serre issus des activités humaines réchauffent la température globale de la planète.

Or ce bouleversement perturbe durablement la disponibilité des ressources en eau, et touche malheureusement de nombreux secteurs : 

  • industrie
  • production d’énergie
  • agriculture

et bien sûr le secteur du traitement de l’eau et de son assainissement.

des conséquences critiques pour les écosystèmes …

Les modifications climatiques ont des conséquences sur la gestion de l’assainissement en ville, cela joue un rôle crucial pour : maintenir des conditions d’hygiène satisfaisantes, et contribuer à une bonne qualité de l’eau des rivières.

L’augmentation de la température entraîne notamment des conditions critiques sur :

  • l’augmentation de la température des eaux usées et collectées : facilitation de l’épuration car les traitements nécessitent une température élevée, mais, cela va également entraîner une  élévation du degré de septicité, c’est-à-dire le développement de germes et bactéries infectieuses.
  • Le volume d’eau transitant dans les réseaux va être réduit: ce qui cause des problème de pollution et donc d’hygiène.
  • La rivière sera plus vulnérable à la pollution : le débit actuel des cours d’eau permet d’accueillir les rejets des stations d’épuration dans de bonnes conditions pour le milieu aquatique, en diluant les pollutions résiduelles. S’il devient moins important, cela ne sera plus le cas.
  • les épisodes de pluies devraient être plus espacés mais plus violents ( épisodes orageux), beaucoup d’eau de pluie tombant sur un espace temporel plus court. Il y aura un fossé entre les situations ou il fera beau et sec ( plus de polluant, égouts secs) et les temps de pluie ou de tempêtes il y aura donc une différence encore plus grande entre les situations par temps sec (peu de volumes dans les égouts, dépôt des polluants) et par temps de pluie (volume d’eau important qui charrie les pollutions ramassées au-dehors et les dépôts).

Le dérèglement climatique a de fortes répercussions humaines, économiques et environnementales.

et notamment électriques …

En 2012, Paris avait réalisé une étude sur les vulnérabilités d’un territoire face au changement climatique. Dix ans plus tard cette étude a été remise au goût du jour  au regard des nouvelles connaissances et des outils publiés par le GIEC.

Plus de 2 millions de Parisiens vivent sur un territoire d’une centaine de kilomètres carrés, au sein d’une des métropoles les plus peuplées au monde.

Les défis climatiques auxquels devra faire face Paris à l’avenir se concentrent sur :
  • la protection des habitants et usagers de la surchauffe urbaine.
  • l’anticipation et la gestion des risques liés aux inondations. La fréquence des pluies devrait se stabiliser en volume à l’avenir, mais sur des périodes plus courtes, ce qui entraînera des phénomènes de pluies torrentielles. Les inondations devraient elles aussi augmenter et poser de réels problèmes pour la ville, largement souterraine. Une inondation similaire à la crue de 1910 serait une “catastrophe” pour la capitale. Avec plus de 450 000 logements et 100 000 établissements inondés. Plus de la moitié du métro serait également fermé, tout comme la majorité des ponts permettant de relier les deux rives de la ville.
  • la préservation et le développement la biodiversité.
  • la prévention de la raréfaction de la ressource en eau.
Ces canicules et inondations constitueraient de réelles menaces pour le système électrique de la ville, plutôt fragile, dont le cas le plus symptomatique fut la canicule de 2020 pendant laquelle environ 237 000 Franciliens avaient ainsi subi des coupures de courant.

qui appellent une réponse globale et coordonnée des acteurs de l’eau …

En septembre 2015, les 193 États membres de l’ONU ont adopté le programme de développement durable à l’horizon 2030, intitulé « Agenda 2030 ».

Parmi ces Objectifs de Développement Durable, un objectif ambitieux pour une approche globale des questions d’eau et d’assainissement

L’adoption des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour l’horizon 2030, est une avancée pour le secteur de l’eau et de l’assainissement. Ils s’adressent à l’ensemble des pays du monde et ils abordent le sujet de l’eau et de l’assainissement sous ses multiples facettes.

Le sixième objectif vise notamment un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030.

Objectif 6. Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau

6.1 D’ici à 2030, assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable

6.2 D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation vulnérable

6.3 D’ici à 2030, améliorer la qualité de l’eau en réduisant la pollution, en éliminant l’immersion de déchets et en réduisant au minimum les émissions de produits chimiques et de matières dangereuses, en diminuant de moitié la proportion d’eaux usées non traitées et en augmentant considérablement à l’échelle mondiale le recyclage et la réutilisation sans danger de l’eau

6.4 D’ici à 2030, augmenter considérablement l’utilisation rationnelle des ressources en eau dans tous les secteurs et garantir la viabilité des retraits et de l’approvisionnement en eau douce afin de tenir compte de la pénurie d’eau et de réduire nettement le nombre de personnes qui souffrent du manque d’eau

6.5 D’ici à 2030, mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière selon qu’il convient

6.6 D’ici à 2020, protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones humides, les rivières, les aquifères et les lacs

6.a D’ici à 2030, développer la coopération internationale et l’appui au renforcement des capacités des pays en développement en ce qui concerne les activités et programmes relatifs à l’eau et à l’assainissement, y compris la collecte de l’eau, la désalinisation, l’utilisation rationnelle de l’eau, le traitement des eaux usées, le recyclage et les techniques de réutilisation

6.b Appuyer et renforcer la participation de la population locale à l’amélioration de la gestion de l’eau et de l’assainissement

– Extrait des « Objectifs de Développement Durable », ONU 

et des solutions pédagogiques …

Pour que ces objectifs soient atteints, le concept de consommation « d’eau virtuelle » a été lancé en 2002. Il permet d’indiquer l’usage direct ou indirect de l’eau par le producteur ou le consommateur.

Source : https://www.toutsurmoneau.fr/fiche/243771/l-empreinte-eau-240945

L’empreinte eau est ainsi le volume total d’eau virtuelle utilisé pour produire un produit ou un service. En d’autres termes, il s’agit de l’eau utilisée pour produire des biens exportables dans un endroit et consommée « virtuellement » dans un autre espace, d’où l’appellation « eau virtuelle ».

L’empreinte de l’eau est une mesure des impacts de l’activité humaine sur l’eau au niveau domestique, agricole ou industriel.

Par exemple, d’après Suez, pour produire une simple tasse de café de 125 ml, il faut 140 litres d’eau pour cultiver, récolter, torréfier, transformer, emballer et transporter les grains de café.

pour une modification des modes de consommation …

  • privilégiez l’eau du robinet à l’eau en bouteille.
  • prendre des douches plutôt que des bains 
  • couper l’eau lorsque vous vous brossez les dents ou faites la vaisselle ;

Car bien que le réchauffement climatique touche la planète entière, son intensité est variable selon les hémisphères et les différentes régions du monde. Les solutions mises en place pour lutter contre ce phénomène diffèrent donc selon l’impact du réchauffement sur la dite région. 

Voici quelques exemples de préconisations données par le rapport du GIEC :

  1. une meilleure préservation des écosystèmes
  2. Recherche de moyens technologiques pour réduire les ressources en eau nécessaires dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture ;
  3. le développement des systèmes de recyclage des eaux usées ;
  4. un élargissement des outils de financement par le biais de programmes sur les changements climatiques (Fonds vert, Banque mondiale…).

 

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